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Masafer Yatta (Cisjordanie).– C’est un commémoration. Pas n’importe lequel : un quart de siècle. Il y a des ballons rouges sur lesquels il est marqué « I love you » ; des boissons toutes plus sucrées les unes que les autres ; de nombreux gâteaux dont le principal est recouvert d’une photo comestible du jeune homme dont on fête les 25 ans, souriant et accompagné de sa mère ; et des enfants qui s’ébattent dans tous les sens.
Tout pourrait sembler réjouissant si cet commémoration ne se déroulait pas dans une grotte et si le jeune homme qu’on célèbre ce mardi de solstice d’été ne se tenait pas, immobile et couché sur un matelas à même le sol, les jambes relevées par un siège en plastique.
Haroun Abu Aram est en effet paralysé des jambes et des bras depuis qu’une balle tirée par un soldat israélien lui a traversé le cou, avant de ressortir par derrière, en endommageant irrémédiablement la moelle épinière. Deux amis doivent le porter pour l’installer sur un fauteuil roulant au dossier incliné afin de lui légitimer de voir ses neveux et nièces couper le gâteau qu’il n’a pas la force lui-même d’entamer.
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